Vivre la péri-ménopause et ménopause autrement : comprendre ses émotions pour mieux les apaiser
Ces étapes de la vie d’une femme ne sont pas juste une affaire d’hormones ou de cycles qui s’arrêtent.
C’est aussi un grand voyage intérieur, où le corps et les émotions cherchent un nouvel équilibre.
Irritabilité, fatigue, sensibilité accrue… Et si ces bouleversements étaient avant tout des messages du corps, une invitation à se redécouvrir autrement ?
Péri-ménopause, ménopause : une transformation hormonale qui influence aussi les émotions
En effet, la péri-ménopause et la ménopause ne sont pas qu’une simple affaire de cycles qui s’arrêtent.
Ce sont des passages, des temps de transformation et de remaniement profonds, où le corps, le cœur et l’esprit cherchent un nouveau rythme. Ces étapes s’accompagnent souvent de multiples changements — physiques, psychologiques et émotionnels — qui peuvent bousculer, faire naître des doutes ou ébranler la confiance en soi.
La fatigue, la perte de concentration, l’irritabilité ou une sensibilité accrue font souvent partie du voyage.
Et beaucoup de femmes se surprennent à se demander :
“Qu’est-ce qui m’arrive ?”
Ces bouleversements ne sont pas anodins.
Ils traduisent une reconfiguration intime du corps et des émotions.
Les hormones qui régulaient autrefois l’humeur, l’énergie ou le sommeil se modifient, et le cerveau apprend peu à peu à fonctionner autrement.
C’est un véritable remaniement intérieur, un mouvement vers un nouvel équilibre.
Et si, au lieu de lutter contre ces transformations, nous apprenions à les écouter ?
À accueillir ce que le corps cherche à nous dire ?
Car derrière le tumulte se cache souvent une invitation :
celle de se redécouvrir autrement, de ralentir, de s’honorer et de s’accueillir pleinement.
Que se passe-t-il dans le corps?
Avec le temps, les niveaux d’œstrogènes et de progestérone diminuent doucement, comme une marée qui se retire.
Ces deux hormones, essentielles à la fertilité, participent aussi à bien d’autres harmonies : le métabolisme, le sommeil, le fonctionnement du cerveau, la gestion du stress et l’équilibre des émotions.
Lorsque leurs niveaux baissent, tout l’organisme s’ajuste : le cœur, la peau, les os… et le cerveau, centre sensible de notre être.
Cette diminution hormonale influence directement le fonctionnement cérébral, et avec elle, notre manière de ressentir et de réagir au monde.
C’est pourquoi, durant la pré-ménopause et la ménopause, certaines femmes traversent une période d’instabilité émotionnelle : irritabilité, anxiété, fatigue, difficultés de concentration, pertes de mémoire, sensibilité accrue…
Pour d’autres, ces changements sont plus légers, plus passagers.
Chaque femme vit cette étape à sa façon, selon son histoire, son rythme et sa force intérieure.
Mieux comprendre le rôle des hormones, c’est déjà apaiser le cœur.
C’est accueillir cette transition avec plus de douceur, de bienveillance et de curiosité envers soi-même.
La ménopause n’est pas une fin, mais une transformation profonde : celle d’un corps qui cherche un nouvel équilibre.
Prendre le temps d’écouter ses besoins, d’ajuster ses habitudes — dans l’alimentation, le mouvement, le repos — devient alors un acte d’amour envers soi.
Un pas vers une nouvelle harmonie, plus lente, plus consciente, plus alignée avec ce que nous sommes en train de devenir.
Pourquoi les émotions se dérèglent-elles à la péri-ménopause et à la ménopause?
Quand les hormones changent, le cerveau apprend un nouveau langage. Les œstrogènes agissent comme de véritables guides du cerveau émotionnel.
Ils influencent plusieurs neurotransmetteurs, ces messagers invisibles qui colorent notre humeur :
a) Rôle des œstrogènes sur le cerveau
Les œstrogènes agissent comme de véritables neuro-modulateurs.
Ils influencent plusieurs neurotransmetteurs :
- GABA, symbole d’apaisement et de relaxation
- Sérotonine, source d’équilibre et d’optimisme
- Dopamine, porteuse de motivation, de plaisir et d’élan vital
- Noradrénaline, gardienne de la vigilance et de l’adaptation au stress → apaisement et relaxation
Lorsque les œstrogènes diminuent, ces équilibres se fragilisent.
L’humeur devient plus changeante, les émotions plus vives, parfois imprévisibles.
Ce n’est pas une faiblesse, mais une réorganisation subtile du cerveau qui cherche un nouveau rythme.
b) Rôle de la progestérone
La progestérone, quant à elle, agit comme un baume apaisant.
Elle favorise le relâchement, le sommeil et la sérénité.
Quand elle baisse, il devient plus difficile de ralentir, de lâcher prise.
L’irritabilité, la nervosité ou les troubles du sommeil peuvent alors s’inviter dans le quotidien.
Beaucoup de femmes décrivent cette période comme une montagne russe émotionnelle :
un jour pleines d’élan et de clarté, le lendemain plus vulnérables, plus sensibles.
Ce n’est pas “dans la tête” — c’est le corps qui s’ajuste, avec une intelligence propre, à une nouvelle réalité hormonale.
Un processus d’adaptation naturelle
À tout cela peuvent s’ajouter la fatigue, les nuits écourtées, les bouffées de chaleur nocturnes — autant de facteurs qui épuisent le mental et amplifient les émotions.
Moins de repos, plus de stress : l’équilibre se cherche à tâtons.
Mais comprendre ces mécanismes, c’est déjà se réconcilier avec soi.
Car derrière ces variations se cache un processus d’adaptation profondément naturel.
Le corps apprend à fonctionner autrement, à écrire une nouvelle symphonie intérieure.
Il a simplement besoin de temps, de douceur et d’écoute pour retrouver sa juste mélodie
Quelles sont les manifestations émotionnelles les plus fréquentes?
- Troubles du sommeil accentuant les émotions négatives
- Sauts d’humeur (“je passe du rire aux larmes sans raison”)
- Anxiété, agitation intérieure
- Sensation de “ne plus se reconnaître”
- Baisse de motivation, parfois symptômes proches de la dépression
- Irritabilité, impatience, pleurs plus faciles
À savoir : le lien entre émotions et bouffées de chaleur
Nos émotions influencent directement la façon dont le corps réagit.
Certaines, comme l’anxiété, la colère, la frustration ou l’embarras, déclenchent la libération d’adrénaline et de cortisol — les hormones du stress.
Sous leur effet, le système nerveux s’active : le cœur s’accélère, la peau se réchauffe, la transpiration s’intensifie…
Le corps cherche alors à évacuer la tension intérieure, et la bouffée de chaleur apparaît comme une vague passagère.
À l’inverse, les émotions calmes — le sentiment de sécurité, la détente, la sérénité — apaisent le système nerveux.
Elles aident à ralentir le rythme, à réguler la température intérieure et à retrouver un souffle plus doux.
Apprendre à écouter ses émotions, à respirer avant de réagir, c’est déjà offrir au corps un signal de paix.
Et peu à peu, les bouffées s’apaisent, comme la mer après la tempête.
Qu’est ce qui aide à rétablir l’équilibre?
a) Sur le plan nutritionnel
- Limiter : sucre raffiné, excès de café, alcool, aliments ultra-transformés
- Alimentation riche en oméga-3, magnésium et vitamines du groupe B, (poissons gras, noix, légumineuses, légumes verts, ),
- Compléments alimentaires : ginkgo biloba concentration et mémoire,
- Traitement hormonal substitutif (THS) : peut stabiliser les neurotransmetteurs, sous suivi médical
b) Sur le plan physique
- Sommeil profond et réparateur : essentiel pour stabiliser les circuits émotionnels, permettre au cerveau de se « réparer »
- Activité physique régulière : augmente la sérotonine et les endorphines,
- Conseils pratiquez trois types d’activités :
- Cardio doux (marche rapide, natation, vélo).
- Renforcement musculaire (pilates, musculation légère, yoga dynamique).
- Souplesse et respiration (yoga, qi gong, étirements)
- Techniques de respiration et relaxation (cohérence cardiaque, yoga, méditation)
- Sauna / chocs thermiques doux, peuvent aussi réguler le stress via la production d’endorphines
c) Sur le plan médical et préventif
- Bilan hormonal et métabolique régulier.
- Suivi gynécologique, osseux (densitométrie), cardiovasculaire.
- Recherche d’accompagnements et soutien : psychologue, diététicienne, nutritionniste, naturopathe, sophrologue
- Discuter sans tabou des solutions possibles : THS (traitement hormonal substitutif), alternatives naturelles, phytothérapie, acupuncture
d) Sur le plan émotionnel et psychologique
- Reconnaître la charge mentale et émotionnelle souvent accrue à cette période.
- Exprimer ce qu’on vit (groupe de parole, thérapie).
- Travailler sur l’estime de soi et le sens : la ménopause peut être une période de transformation et redéfinition


